30/06/2014
Il a fallu d’âpres
négociations entre les responsables du Centre régional des œuvres
universitaires de Koudougou (CROUK) et les étudiants avant que les dernières cités
n’acceptent de lever les barrières érigées par eux sur l’axe
Koudougou-Dédougou. ’’Vers 2h du matin, nous avons été surpris dans notre
sommeil par l’eau de pluie qui entrait partout. Nous avons alors réveillé tous
les étudiants pour essayer de sauver ce qui pouvait l’être. Il y a deux ans, la
même chose s’était produite au moment du bitumage de la route par la société
EBOMAF’’, confie Daouda Sama, délégué de la cité. ’’Les dégâts sont énormes :
une partie du mur de notre cité est tombée. Des cahiers, des livres, des habits
et d’autres objets de valeur ont été emportés par les eaux’’, confirme un autre
étudiant, légèrement blessé. ’’Nous avons barricadé la voie pour nous faire
entendre et attirer l’attention des autorités. Cela fait trois ans que ça dure
et à chaque fois ce sont des promesses qui ne se réalisent pas’’, ajoute Daouda
Sama. Pour la résolution définitive du problème, les étudiants proposent la
délocalisation de la cité, ou le relèvement de la hauteur de la terrasse de la
cour, ou encore l’élargissement des caniveaux pour faciliter l’écoulement des
eaux.
’’A chaque fois qu’il
va pleuvoir, la même chose se reproduira. Rien ne sert de venir nous faire
encore des promesses. Nous regrettons l’absence des autorités communales, qui
auraient dû venir constater les faits. Est-ce qu’un dédommagement pourrait
résoudre un problème qui dure depuis trois ans ? Et s’il pleut encore demain
?’’, déclare, écœurée, une étudiante. Jean Claude Bagré, chef des services
universitaires, déplore cette situation. Il a expliqué que ’’la cité est dans
une zone marécageuse. Les travaux d’aménagement qui se font présentement sur la
route (par l’entreprise OK dans le cadre du bitumage de la route
Sabou-Koudougou-Didyr, NDLR) y sont aussi pour quelque chose ; car avant on ne connaissait
pas ces problèmes. Dans l’immédiat, nous envisageons de reloger les occupants
du rez-de-chaussée dans d’autres cités. Nos supérieurs sont informés de cette
situation, récurrente depuis trois ans. On espère qu’ils nous aideront à y
trouver une solution définitive. Le mieux, ce serait de construire une nouvelle
cité aux étudiants. Actuellement les cités appartiennent à des particuliers et
ne sont pas forcément adaptées’’. Issa Ouédraogo, directeur régional du CROUK,
après des négociations intenses, a pu convaincre les étudiants de lever les
barrières qu’ils avaient dressées. Il reconnaît qu’il existe un problème de
sécurité, car il lui est revenu que le bâtiment de la cité aurait tremblé. Il a
dit envisager de rencontrer les autorités communales et la société OK (Oumarou
Kanazoé), qui effectue actuellement des travaux non loin de la cité, pour
trouver une solution au problème.
Selon Bernadette
Kaboré, responsable du Genre dans le projet de construction de la route
Sabou-Koudougou-Didyr, dans le cadre du ’’plan d’action Genre’’, de concert
avec les étudiants et les responsables du CROUK, des mesures seront prises en
vue d’atténuer et de réparer le tort causé par les eaux de pluie. Il a été
demandé aux étudiants de faire l’inventaire des dégâts et de proposer des
solutions. Dans une famille voisine, les dégâts sont encore plus importants.
Dans la soirée du samedi, cette famille avait toujours les pieds dans l’eau. Ce
même samedi à Ténado (25 km de Koudougou), la population a aussi manifesté pour
exprimer son courroux face à des inondations qui ont provoqué des effondrements
de maisons et causé d’énormes dégâts matériels.
Cyrille Zoma
SAVANE FM SARL
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